Pour une histoire de devoir...{Bae Sung Jae}

Pour une histoire de devoirs

J’avais envie de me jeter sur mon lit et de ne plus bouger. J’étais épuisé. J’avais du mal à suivre en cours et mes bagarres constantes me mettaient mal en point. J’étais peut-être fort, mais je me frottais à beaucoup plus puissant que moi. Je me foutais de gagner ou de perdre au final, je voulais juste filer quelques coups de poings. Je n’aimais pas vraiment partager ma chambre, même si je détestais la solitude. J’étais difficile à vivre, quand j’étais dans mes mauvais jours, je devenais un enfer ambulant et je plaignais mes proches. Je savais très bien qui j’étais, mais je ne pouvais pas changer, mon caractère était ce qu’il était et on devait me prendre entièrement. Mes bons et mes mauvais côtés.

Je restais contre l’entrebâillement de la porte observant mon colocataire en train de chanter. Je lui menais la vie dure et je devais avouer que parfois je le faisais un peu exprès. Ce n’était pas très gentil, mais il était mignon quand il avait peur de moi. Je croisais les bras en soupirant. Je ne disais pas un mot, mon regard suffisait. Je ne pouvais m’empêcher de sourire en le voyant s’activer pour ranger le plus rapidement possible J’adorais ce sentiment de supériorité, ce pouvoir que j’avais sur lui. Je me raclais la gorge avant de m’assoir sur mon lit.

« Faut toujours que tu t’étales partout hein. »

Dans le fond, je ne lui en voulais pas, mais je voulais qu’il le pense, parce que c’était drôle. Je retirais mes chaussures en soupirant avant de m’allonger en regardant le plafond. J’avais complètement oublier mes devoirs pour ce fameux cours de japonais. Je croisais mes bras derrière ma tête. Je n’avais aucune envie de perdre mon temps avec un bouquin qui ne m’intéressait pas.

« Tu pourras me faire un résumé s’il te plaît. »

Je demandais gentiment, ce qui était assez rare. Je n’avais pas envie de me disputer, j’étais vraiment fatigué et je n’avais pas le courage de jouer les gros durs. Je voulais simplement trainer dans mon lit et me prélasser.

Pour une histoire de devoirs

J’étais colérique, brutal et légèrement égoïste. Je devais sûrement être le pire des colocataires. J’étais content d’être tombé sur un omega qui n’avait pas le cran ou même l’envie de se rebeller Ça évitait pas mal de disputes et c’était appréciable. Il m’écoutait râler et il faisait ce que je lui avais demandé. Pratique. Je sentais parfois qu’il avait envie de m’envoyer balader, qu’il voulait prendre le dessus. Mais il ne l’avait encore jamais fait et je me demandais s’il le ferait un jour. Les choses se passeraient plutôt mal si c’était le cas. Je ne supportais pas que l’on me tienne tête. On se battrait sûrement, mais j’en avais l’habitude. Je soupirais en entendant ses excuses. Il rampait parfois un peu trop à mes pieds et il en devenait inintéressant.

« Arrête de t’excuses, tu deviens énervant. J’ai dit que c’était bon. »

J’attendais qu’il me fasse ce fameux résumé. Je ne comptais pas faire mes devoirs, je ne les faisais que très rarement. Je détestais aller en cours. J’essayais de me concentrer sur sa voix mais j’avais du mal à retenir tout ce qu’il était en train de me raconter. Honnêtement ce n’était pas mon cours préféré. J’allais sûrement en oublier la moitié mais c’était toujours mieux que de le faire moi-même. Je lui jetais un regard noir suite à sa question.

« Non ça ne te regarde pas. Tu m’as déjà vu faire mes devoirs ? »

Je ne comprenais pas pourquoi il me regardait de cette façon. Je passais une main sur mon visage en me demandant si je n’avais pas un truc sur le visage. Je fronçais les sourcils et me redressait légèrement en m’appuyant sur mes coudes.

« Pourquoi tu me regardes comme ça ? Y’a un problème ? »

Bien sûr qu’il y avait un problème. Moi. Mais je me demandais ce qu’il allait me donner comme raison. Il avait encore être désolé, et il allait encore m’énerver. J’étais presque de bonne humeur, il avait de la chance.

Pour une histoire de devoirs

Pour une fois que j’étais un peu de bonne humeur c’était lui qui cherchait les problèmes. J’avais décidé de le laisser un peu tranquille. Je m’amusais avec lui profitant de mon statut. Je n’avais jamais dit que j’étais un type sympa. J’avais ce besoin presque vital de tout contrôler. Mon père était mort, mais j’avais vécu dans la peur de nombreuses années. C’était le seul moyen que j’avais trouvé pour évacuer ma colère et ma frustration. Je me battais et je maltraitais les plus faibles. Ce n’était pas bon pour mon karma, mais on savait tous que la vie était une chienne. Je ne le lâchais pas du regard pour écouter son explication. En temps normal, il ne prenait pas le risque de me dévisager ou même de me tenir tête.
Il me trouvait moins agressif et calme ? Je pouvais changer mon attitude en quelque secondes s’il le voulait. J’étais épuisé, mais je pouvais toujours lui tomber dessus s’il se sentait trop perturbé. Je laissais un sourire se dessiner sur mes lèvres en remarquant qu’il n’était pas capable de soutenir mon regard. Je me redressais pour m’assoir complètement et l’observer.

« Tu me trouves trop calme ? Tu veux que je m’énerve ? C’est toi qui décide. »

Je n’avais pas le courage de me prendre la tête, mais s’il y tenait vraiment je pouvais faire un petit effort. J’étais étonné qu’il se pose des questions sur ma vie, sur le fait que je puisse avoir des ennuis. J’avais une certaine réputation dans l’école, tout le monde savait que j’avais le sang chaud et que je n’hésitais pas à user de mes poings. C’était plus simple qu’essayer de discuter. Je n’aimais pas les mots. Je n’étais pas doué avec.

« En effet, ça ne te regarde pas. »

Je ne savais pas pourquoi je n’arrivais pas à être agréable avec lui. Il était faible et ça avait le don de me foutre sur les nerfs. Je l’avais été en étant gamin, quand des crocs acérés avaient failli m’arracher la gorge. Mais je m’étais endurci, peut-être un peu trop d’ailleurs. Je haussais les épaules pour lui faire comprendre que j’étais de bonne humeur et qu’il devait en profite.

« De toute façon, si j’avais des ennuis qu’est-ce que tu ferais ? Ça m’étonnerait que tu vole à mon secours. J’ai plutôt l’impression que ce serait à moi de venir te sortir d’une mauvaise situation. »

J’avais beau être un parfait connard, si mon colocataire avait des problèmes, je n’hésiterais pas à lui venir en aide. Mais il n’avait pas besoin de le savoir. Je ne parlais pas de ce que je ressentais, jamais. Je ne voulais pas passer pour un idiot ou pour un mec un peu trop sensible.